Twilight
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 Chapitre 8 : Fantômes

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Isabella Swan
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Isabella Swan


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MessageSujet: Chapitre 8 : Fantômes   Chapitre 8 : Fantômes Icon_minitimeDim 24 Mai - 0:54

Je
ne vis pas beaucoup les invités de Jasper durant ces deux jours
ensoleillés où ils étaient à Forks. Je retournai juste de temps en
temps à la maison pour qu’Esmée ne s’inquiète pas. Le reste du temps,
mon existence s’apparentait plus à celle d’un spectre plutôt qu’à celle
d’un vampire. Je glissais, tapis dans l’ombre, là où je pouvais suive
l’objet de mon amour et de mon obsession – là où je pouvais la voir et
l’entendre par le biais des esprits de ces humains qui ne réalisaient
pas la chance qu’ils avaient de pouvoir marcher à côté d’elle sous le
soleil, leur mains s’effleurant parfois pas accident. Elle ne
réagissait jamais lorsqu’eux la touchaient : leurs mains étaient aussi chaudes que les siennes.


Sécher
les cours n’a jamais été une telle épreuve. Cependant Bella semblait
apprécier ces moments ensoleillés, ce qui me permit de les supporter un
peu plus. Tout ce qui rendait Bella heureuse était dans mes bonnes
grâces.


Lundi
matin, j’espionnai une conversation potentiellement dévastatrice pour
mon assurance aussi bien que pour ma patience. Lorsque la discussion se
termina enfin, elle avait au contraire donné un sens à ma journée.


Il
fallu que j’octroi un minimum de respect à ce Mike Newton : il n’avait
pas simplement abandonné en partant la queue entre les jambes penser
ses plaies. Il était plus courageux que je ne l’avais cru. Il repartait
à la charge.


Bella
arriva en avance au lycée en avance, et semblant avoir la ferme
intention d’apprécier le soleil tant qu’il serait là, elle s’assit à
l’un des bancs utilisés – très rarement – pour les pique-niques, en
attendant que la première sonnerie retentisse. Chose inattendue, ses
cheveux au soleil prirent des reflets roux.


Mike la trouva là, en train de gribouiller à nouveau, et loua sa bonne chance.

C’était
une telle agonie d’être là, seulement capable de regarder, impuissant,
emprisonné par le soleil dans cette forêt sombre.


Elle le salua avec assez d’enthousiasme pour le rendre optimiste, et moi le contraire.

Regarde,
elle m’aime bien. Elle ne sourirait pas comme ça sinon. Je parie
qu’elle voulait aller au bal avec moi. Je me demande ce qui est si
important à Seattle…


Il remarqua le changement dans ses cheveux.

- Je ne l’avais encore jamais remarqué, mais tes cheveux ont des reflets roux.

Je
déracinais par accident le jeune épicéa sur lequel ma main était posée
lorsqu’il prit au vol une mèche de ses cheveux entre ses doigts.


- Seulement quand il y a du soleil. Dit-elle.

A ma grande satisfaction, elle eu un mouvement de recul lorsqu’il replaça la mèche derrière son oreille.
Cela prit une minute entière à Mike pour rassembler tout son courage, gaspillant son temps en parlant.
Elle
lui rappela le thème de la dissertation que nous devions faire pour
Mercredi. Vu le léger air suffisant qu’elle arborait, le sien était
déjà terminé. Lui, l’avait totalement oublié, et cela lui diminua
encore plus son temps libre.


Punaise ! Fichue dissertation.

Enfin,
il arrêta de tourner autour du pot – mes dents se serrèrent si fort
qu’elles auraient pulvérisées su granit – mais même là, il ne pu pas se
résoudre à formuler sa demande en une véritable question.


- Je comptais t’inviter à sortir.
- Oh. Dit-elle.

Il y eu un petit silence.

« Oh ? » Qu’est-ce que je dois comprendre ? Est-ce qu’elle va dire oui ? Attends – je suppose que je n’ai pas vraiment demandé.

Il déglutit avec difficulté.

- Tu sais, on pourrait aller diner quelque part…je bosserai après.

Crétin ! Ce n’était toujours pas une question.

- Mike…

L’agonie
et la fureur de ma jalousie étaient au moins aussi puissantes que la
semaine dernière. Je brisai un autre arbre en essayant de m’y
accrocher. Je désirai tant traverser la cour en courant si vite
qu’aucun œil humain ne pourrait me voir et l’attraper au vol, la voler
pour l’éloigner de ce garçon qu’en cet instant j’haïssais à un tel
point que j’aurais pu le tuer et aimer ça.


Allait-elle lui dire oui ?

- Je ne crois pas que ce serait une très bonne idée.

Je respirai à nouveau. Mon corps de pierre se détendit.

Seattle
n’était qu’un prétexte, après tout. Je n’aurais pas du demander. Mais à
quoi est-ce que je pensais ? Ma main à couper que c’est encore ce
monstre…Cullen…


- Pourquoi ? Demanda-t-il soudainement.
- Parce que…et si jamais tu répète ce que je vais te dire je te jure que je t’étranglerai avec joie…

Je ris à haute voix l’entendant proférer des menaces de mort. Un petit écureuil s’arrêta, me regarda, et fila à toute vitesse.

- A mon avis, ce serait blessant envers Jessica.
- Jessica ? Quoi ? Mais…Oh. Okay. Je suppose que…Alors…Hein ?

A partir de ce moment, ces pensées cessèrent d’être claires.

- Franchement, Mike, tu es aveugle ou quoi ?

J’étais
tout à fait d’accord avec elle. Elle ne pouvait pas exiger de tout le
monde d’être aussi perspicace qu’elle, mais ça, c’était du domaine de
l’évidence. Etait-ce parce qu’il était si obnubilé par Bella qu’il ne
voyait pas combien ce serait facile pour lui de sortir avec Jessica ?
Ce devait-être l’égoïsme qui le rendait aveugle à son entourage. Et
Bella était si peu égoïste qu’elle voyait tout.


Jessica. Hein ? Wow. Heu…

- Oh ! Réussi-t-il a articuler.

Bella tira profit de sa confusion pour filer à l’anglaise.

- Il est l’heure d’aller en cour, et je ne peux pas me permettre d’être en retard une nouvelle fois.

L’esprit
de Mike commença à devenir moins fiable. Il trouva, a force de penser à
Jessica, que l’idée qu’il ne la laissait pas indifférente lui plaisait.
Ce n’était qu’un lot de consolation, cependant.


Elle est mignonne…je suppose. Un physique décent. Un oiseau dans la main…

Puis
il s’abîma dans une série de fantasmes au moins aussi vulgaires que
ceux qu’il nourrissait à l’égard de Bella, mais ceux là ne faisait que
m’irriter, la colère n’était pas aussi forte. Comme il la méritait si
peu ! Pour lui, toutes ces filles étaient interchangeables. Néanmoins,
je restai dans sa tête.


Lorsqu’elle
disparu de mon champs de vision, je grimpai le long du tronc glacé d’un
énorme arbre et dansai d’esprit en esprit, pour ne pas la perdre de
vue, toujours content de voir que l’esprit d’Angela Weber était
disponible. J’espérais pouvoir un jour remercier Weber pour sa
gentillesse, de quelque manière que ce soit. Ca me soulageait de penser
que Bella avait au moins une amie qui la méritait.


Je
pu voir le visage de Bella sous tous les angles, et je vis qu’elle
était à nouveau triste. Cela me surprit – moi qui croyais que la seule
présence du soleil suffirait à la rendre de bonne humeur. A la cantine,
je la vis regarder de temps en temps la table vide des Cullen, et cela
me ravi et me gonfla d’espoir. Peut-être que je lui manquais aussi.


Elle
avait prévu de sortir avec plusieurs autres filles – je prévu
automatiquement de les suivre pour la surveiller – mais leurs plans
furent reporté quand Mike invita Jessica au diner qu’il avait prévu au
départ de partager avec Bella.


Du
coup, je me dirigeai immédiatement chez elle, ratissant rapidement la
zone pour vérifier que personne de dangereux ne se promenait dans les
environs. Je savais pertinemment que Jasper avec avertit son frère
d’autrefois d’éviter la ville – utilisant ma folie en puissance comme
explication et comme avertissement – mais je ne voulais rien laisser au
hasard. Peter et Charlotte n’avaient pas l’intention de provoquer la
moindre tension entre eux et ma famille, mais les intentions sont des
choses qui changent…


Bon, d’accord, j’en faisais trop. Je le savais.

Comme
si elle savait que je la regardais, comme si elle ressentait de la
pitié pour l’agonie que je ressentais lorsque je ne pouvais pas la
voir, Bella sortit dans le jardin derrière chez elle, après avoir passé
une longue heure à l’intérieur. Elle avait un livre dans sa main et un
plaid sous le bras.


Silencieusement, je grimpai sur la branche la plus haute de l’arbre le plus proche, surplombant le périmètre.

Elle
étala le plaid sur l’herbe humide, puis s’allongea à plat ventre dessus
et commença à feuilleter le livre usé, comme si elle essayait de
retrouver sa page. Je lu par-dessus son épaule.




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MessageSujet: Re: Chapitre 8 : Fantômes   Chapitre 8 : Fantômes Icon_minitimeDim 24 Mai - 0:55

Ah…encore des classique. C’était une fan d’Austen.

Elle
lisait vite, croisant et recroisant ses chevilles dans les airs. Je
regardais le soleil et le vent jouer avec ses cheveux quand soudain son
corps se raidit, et sa main se figea sur la page. Tout ce que je
constatai, c’était qu’elle était presque arrivée au chapitre trois
quand elle se saisit d’un grand nombre de pages qu’elle tourna.


Je jetai un coup d’œil à la page qu’elle lisait à présent – une page de titre, Mansfield Park. Elle
commençait une nouvelle histoire, le livre était une compilation des
romans. Je me demandai pourquoi elle avait si brutalement changé
d’histoire.


Un
petit moment plus tard, elle ferma brutalement le livre d’un air
irrité. Avec un air franchement renfrogné, elle repoussa le livre et se
retourna sur le dos. Elle prit une profonde inspiration, comme pour se
calmer, retroussa ses manches et ferma les yeux. Je me remémorai le
roman, mais je n’y trouvais rien susceptible de l’offenser. Un autre
mystère. Je soupirai.


Elle
resta presque parfaitement immobile, ne bougeant qu’une fois, pour
écarter une mèche de ses cheveux égarée sur son visage. Sa chevelure
volait dans le vent autour de ses cheveux, rivière de crème de marron.
Et elle restait immobile.


Sa respiration se ralentit. Après quelques longues minutes, ses lèvres commencèrent à trembler. Marmonnant dans son sommeil.

Impossible de résister. J’écoutai aussi loin que possible, attrapant tout, même les voix du voisinage.

Deux cuillères à soupe de farine…une tasse de lait…
Allez ! C’est ça, au panier vite ! Allez !
Rouge, ou bleu…ou peut-être devrais-je mettre quelque chose de plus naturel…

Il n’y avait personne dans les environ. Je sautai au sol, atterrissant sur la pointe des pieds.

C’était
très mal, très risqué. Combien j’avais jadis été condescendant avec
Emmett juger ses manière déraisonnable et Jasper son manque de
discipline – et maintenant me voilà en train de consciencieusement
violer toutes les lois avec le même abandon sauvage qu’eux comme si ce
n’était rien. Moi qui m’étais habitué à être l’adulte responsable de la
bande.


Je soupirai, et pourtant me glissai dans la lumière du soleil.

J’évitai
de me regarder sous les rayons du soleil. C’était déjà assez horrible
que ma peau inhumaine semble de pierre dans l’ombre, je ne voulais pas
me voir à côté de Bella à la lumière du soleil. Le fossé qui nous
séparait était déjà insurmontable, et bien assez douloureux pour que je
puisse vouloir de cette image dans ma tête.


Néanmoins,
je ne pu ignorer le scintillement des arcs-en-ciel qui se reflétaient
sur sa peau quand je me rapprochai. A cette vue, mes mâchoires se
verrouillèrent. Se pouvait-il que je sois devenu encore plus monstrueux
? J’imaginai sa terreur si elle ouvrait les yeux, là maintenant…


J’allais repartir, mais elle se remit à marmonner.

- Mmm…Mmm.

Rien d’intelligible. Tant pis, j’allais attendre.

Avec
prudence, je lui volai son livre, étendant mon bras et retenant ma
respiration quand j’étais proche, au cas où. Je recommençais à respirer
lorsque je fus à au moins un mètre d’elle, goûtant le changement
qu’opéraient le soleil et l’air frai dans son odeur. La chaleur
semblait rendre son arôme plus attrayant encore. Ma gorge s’enflamma de
désir, le feu nouveau rendu plus fort par le fait que j’étais resté
trop longtemps éloigné d’elle.

Je
pris un moment pour me concentrer et pour contrôler la sensation – me
forçant à respirer par le nez – et laissai le volume s’ouvrir tout seul
dans mes mains. Elle avait commencé avec le premier livre…le feuilletai
rapidement les pages du livre jusqu’au troisième chapitre de Sens et Sensibilité, à la recherche de quelque chose dans la prose rigoureusement polie de Jane Austen qui aurait pu la blesser.


Quand
mes yeux s’arrêtèrent automatiquement sur mon nom – le personnage
Edward Ferrars que l’on présentait pour la première fois – Bella parla
à nouveau.


- Mmm. Edward. Soupira-t-elle.

Cette
fois-ci je n’eu pas peur de l’avoir réveillée. Sa voix n’était qu’un
murmure calme aux accents mélancoliques. Rien à voir avec le hurlement
de terreur qu’elle aurait poussé si elle m’avait vu.


Ma joie était en guerre avec mon dégoût de moi-même. Au moins, elle rêvait de moi.

- Edmund. Ah ! Trop…proche…

Edmund ?

Ha
! Elle ne rêvait pas du tout de moi, réalisai-je sombrement. Mon dégoût
de moi-même gagna la bataille. Elle rêvait des personnages du livre !
Un coup dur pour mon égo.


Je replaçai le livre, et retournai dans l’ombre – le lieu auquel j’appartenais.

L’après-midi
passa tandis que je restai là à la regarder, me sentant toujours aussi
sans défense, alors que le soleil se couchait peu à peu et que les
ombres gagnaient du terrain sur la pelouse, allant dans sa direction.
Je voulais le repousser, mais on ne pouvait empêcher le soleil de se
coucher, c’était inévitable : les ténèbres l’engloutirent. Quand la
lumière n’était plus là, sa peau avait l’air trop pâle – fantomatique.
Ses cheveux s’assombrissaient, leur couleur d’approchant du noir en
contraste avec son visage translucide.


C’était
une chose effrayante à regarder – comme assister impuissant à la
réalisation des visions d’Alice. Le cœur de Bella, aux battements
réguliers et puissants étaient la seule chose qui me rassurait dans ce
cauchemar.

L’arrivée de son père fut un véritable soulagement.

Je
pu percevoir des bribes de pensée venant de lui alors qu’il descendait
la rue qui menait à sa maison. Quelques ennuis…des évènements passés,
en rapport avec sa journée de travail. Il y avait aussi quelque chose
qu’il attendait, mêlé à de la faim – je supposai donc qu’il attendait
le diner avec impatience. Mais ses pensées étaient si calmes et
contenues que je n’étais pas certain de supposer juste ; je ne
comprenais que l’essentiel.

Je
me demandai quel son devaient bien faire les pensées de sa mère – quel
combinaison de codes génétiques avaient pu produire un être si unique.


Bella
commença à se réveiller, puis s’assit brutalement quand elle entendit
les pneus de la voiture de fonction de son père sur le béton de la
place de parking. Elle regarda autour d’elle, rendue confuse par les
ténèbres qui s’étendaient soudain autour d’elle certainement. Pendant
un court instant, ses yeux rencontrèrent les miens, cachés dans
l’ombre, mais elle ne me débusqua pas, et détourna très vite le regard.


- Charlie ? Demanda-t-elle d’une petite voix en continuant de fouiller le bois des yeux.

Sa
portière claqua et elle tourna la tête en direction du bruit. Elle se
leva rapidement et rassembla ses affaires, jetant un dernier coup d’œil
à la forêt.


Je
me déplaçai jusqu’à atteindre un arbre plus proche de la fenêtre de
derrière, près de la petite cuisine, et écoutai le déroulement de leur
soirée. C’était intéressant de comparer la conversation de Charlie à
ses pensées étouffées. Il débordait intérieurement d’amour et
d’inquiétude pour sa fille unique, mais quand il s’agissait de parler,
ce n’était que de banalité et encore, avec concision. La plupart du
temps, ils cohabitaient dans un silence de bonne compagnie.


Je
l’entendis parler de son projet d’aller à Port Angeles le soir suivant,
et de mon côté je prévoyais à nouveau d’être de la partie. Jasper
n’avait pas interdit à Peter et Charlotte l’accès à Port Angeles. Même
si je savais qu’ils avaient chassés récemment, et que de toute manière
ils n’avaient pas l’intentions de chasser dans les alentours de notre
maison, j’allais veiller sur elle, juste au cas où. Après tout, le
monde était plein de vampire. Sans oublier tous les innombrables
dangers qu’elle risquait et que je n’avais jusqu’alors jamais
considéré.


Je
l’entendis demander à son père de la laisser préparer le diner toute
seule, et souriais en entendant la preuve de ma théorie – oui, elle
était une maîtresse de maison.


Puis je partis, sachant pertinemment que je ne tarderais pas à revenir.
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MessageSujet: Re: Chapitre 8 : Fantômes   Chapitre 8 : Fantômes Icon_minitimeDim 24 Mai - 0:55

Je
ne ferais pas intrusion dans sa vie privée en voyeur. J’étais là pour
sa protection, pas pour la mater comme Mike Newton le ferait sans
doute, en imaginant qu’il soit capable de grimper au sommet d’un arbre
comme moi. Je ne la traiterais jamais si grossièrement.


A
mon retour la maison était vide, ce qui me convenait parfaitement. Les
réflexions confuses et désobligeantes sur l’état de ma santé mentale ne
me manquaient pas le moins du monde. Emmett avait cependant laissé un
mémo dans le hall d’entrée.


Foot dans le champ des Rainier : Allez ! S’il-te-plait ?

Je
dénichai un stylo et griffonnai le mot « Désolé » en dessus de sa
demande. De toute façon, même sans moi, les équipes seraient au
complet.


Je
partis chasser un peu, me contentant du minimum, ne chassant que le
gibier – alors que les chasseurs étaient bien meilleurs – puis rentrai
me changer avant de retourner en courant à Forks.


Bella
ne dormit pas très bien cette nuit là. Elle se débattit dans ses
couvertures, son visage exprimant tantôt l’anxiété, tantôt la
tristesse. Je me demandai quel cauchemar la hantait...et réalisai qu’il
valait peut-être mieux que je ne sache pas.


Quand
elle parlait, c’était bien souvent pour marmonner des choses
désobligeantes sur Forks d’une voix sombre. Une fois, elle soupira le
mot « Reviens » et sa main s’ouvrit – une supplique tacite – et à ce
moment là j’espérai qu’elle était en train de rêver de moi.


Le
jour suivant – c’était enfin le dernier jour où le soleil me retiendrai
prisonnier – fut semblable à son prédécesseur. Bella semblait encore
plus triste que la veille, et je me demandai si elle aller annuler ses
plans – puisqu’elle ne semblait pas d’humeur.


Mais, comme c’était Bella, elle allait sûrement faire écho à l’enthousiasme de ses amies comme si c’était le sien.

Ce
jour là elle porta un chemisier d’un bleu profond, une couleur qui
mettait parfaitement son teint en valeur, lui donnant des airs de crème
fraiche.


Une
fois les cours terminés, Jessica accepta le prendre tout le monde en
voiture – Angela était de la partie, ce qui me rassura.


Je
rentrai chez moi pour aller chercher ma voiture. Lorsque je vis que
Peter et Charlotte y étaient, je décidai de donner aux jeunes filles
une heure ou deux d’avance. Je n’aurais jamais été capable des suivre,
car j’aurais été obligé de respecter les limitations de vitesses – une
idée horrifiante.


J’entrai
par la porte de la cuisine, opinant vaguement lorsqu’Esmée et Emmett me
saluèrent et passant devant tout le monde pour atteindre le hall en me
dirigeant droit vers le piano.


Eurk…il est de retour…

Rosalie, évidemment.

Ah, Edward…Je déteste quand il souffre autant.
La joie d’Esmée devenait mitigée par son inquiétude. Il faut dire
qu’elle avait de quoi être inquiète. Cette romance qu’elle imaginait me
concernant tirait un peu plus sur la tragédie chaque jour.


Amuse-toi bien à Port Angeles ce soir. Pensa gaiement Alice. Préviens-moi quand je pourrais parler à Bella.

Tu es pathétique. Je n’arrive pas à croire que tu ais refusé la partie d’hier soir juste pour regarder quelqu’un dormir. Grommela Emmett.

Jasper
ne daigna pas m’adresser la moindre pensée, même quand la chanson que
je jouais résonna de manière un peu plus impétueuse que ce à quoi je
m’attendais. C’était un vieux morceau, avec un thème qui m’était bien
familier : l’impatience. Jasper faisait ses adieux à ses amis, lesquels
me dévisageait avec curiosité.


Quelle étrange créature. Pensa Charlotte, une vampire de la taille d’Alice avec des cheveux d’or blanc. Lui qui était tellement agréable la dernière fois qu’on s’était vu.

Les pensées de Peter étaient parfaitement synchronisées aux siennes, ce qui était généralement le cas.

Ce doit être les animaux. La carence en sang humains les rend cinglé parfois, ça arrive. En conclu-t-il.

Ses
cheveux étaient aussi clairs que les sien, et presque aussi long. Tous
deux étaient très similaires – sauf pour ce qui était de la taille, lui
étant presque aussi grand que Jasper – physiquement et mentalement.
J’ai toujours pensé qu’ils faisaient bien la paire.


Au
bout d’un moment, tout le monde – sauf Esmée – arrêta de penser à moi
et je me mis à jouer d’un ton plus feutré pour ne pas attirer
l’attention.


Je
ne prêtai pas attention à eux pendant un long moment, laissant juste la
musique me distraire de mon malaise. C’était extrêmement difficile de
faire sortir la fille de mon esprit. Je ramenai mon attention à eux
lorsque les adieux touchaient à leur terme.


- Si vous revoyez Maria, dit Jasper avec une once de méfiance dans la voix, transmettez-lui mes salutations.

Maria
était le vampire qui avait créé Jasper et Peter – Jasper dans la
deuxième moitié du dix-neuvième siècle, et Peter plus récemment, dans
les années quarante. Elle ne revit Jasper d’une fois lorsque nous
étions à Calgary. Ca avait été une visite plutôt mouvementé – si bien
que nous avions dû partir immédiatement. Jasper avait donc demandé
poliment à ce qu’elle garde ses distances dans l’avenir.


- Je ne pense pas que cela arrivera bientôt. Dit Peter en riant.

Maria
était indéniablement dangereuse, et puis il n’y avait pas le moindre
amour entre elle et Peter. Après tout Peter n’avait été qu’un
instrument pour se débarrasser de Jasper. Jasper avait toujours été le
préféré de Maria ; détail si mineur qu’elle avait même tenté de le
tuer.


- Mais si cela venait à se produire, termina-t-il, je le ferais.

Ils
serrèrent leurs mains et commencèrent à préparer leur départ. Je
laissai le morceau que j’étais en train de jouer en plan et me levai
brusquement.


- Charlotte, Peter. Dis-je avec un signe de tête.
- Ce
fut bon de te revoir, Edward. Répondit Charlotte sans cacher ses doutes
tandis que Peter se contentait de me retourner mon signe de tête.


Malade. Me lança Emmett.

Crétin. Pensa Rosalie en même temps.

Pauvre ange. Fit Esmée.

Et Alice, sur un ton de réprimande : Ils se dirigent vers l’Est, vers Seattle. A des kilomètres de Port Angeles. Et elle me le prouva par sa vision.

Je fis comme si je n’avais rien entendu. Mes excuses étaient déjà assez lamentables comme cela.

Une
fois dans ma voiture, je me sentis plus détendu ; le ronronnement
vigoureux de la voiture que Rosalie avait boosté pour moi – l’année
dernière, quand elle était de meilleure humeur – était agréable.
C’était agréable d’être sur la route, de savoir qu’à chaque kilomètre
que mes pneus laisser glisser derrière eux, je me rapprochais de Bella.

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